Entrevue : Susan Kennard, Parcs Canada

Dans le cadre d’une collaboration soutenue, le personnel de l’Agence Parcs Canada a gracieusement accepté de partager ses connaissances en marketing et en engagement communautaire dans la trousse d’outils de la Fiducie nationale du Canada pour la promotion d’une destination historique. Ci-dessous figure une entrevue avec Susan Kennard, gestionnaire des programmes patrimoniaux à l’Unité de gestion Banff de Parcs Canada, qui comprend le lieu historique national Rocky Mountain House.


Entrevue


Susan Kennard, gestionnaire des programmes patrimoniaux à l’Unité de gestion Banff, Parcs Canada

Le lieu historique Rocky Mountain House illustre à merveille comment le commerce de la fourrure a aidé à façonner le Canada. Les visiteurs peuvent admirer des expositions, découvrir les restes archéologiques de quatre forts et s’essayer aux techniques qu’utilisaient les Métis dans le commerce de la fourrure. En tant que membre de l’équipe de direction de l’Unité de gestion Banff, Susan Kennard est chargée de fixer l’orientation stratégique à long terme du site, y compris en ce qui concerne la planification de l’expérience vécue par les visiteurs, la gestion des ressources culturelles et le renforcement de la capacité d’action opérationnelle.

01. Susan, pouvez-vous nous parler de votre partenariat avec les collectivités autochtones de votre région? Quelle en est la nature? Comment assurez-vous l’efficacité de la relation?

Nous avons divers partenariats avec les Autochtones et les Métis au lieu historique national Rocky Mountain House. Le plus ancien est celui avec l’Association locale des Métis no 845. Nous avons un contrat de service et un protocole d’entente. Le protocole d’entente saisit l’esprit de la relation. Nous sommes collaborateurs, partenaires et indépendants l’un de l’autre, mais travaillant à des buts semblables : partager la formation du personnel; contribuer à l’expérience et aux connaissances des visiteurs; faire mieux connaître aux Canadiens et aux visiteurs étrangers la culture passée et présente des Métis; explorer des marchés pour le tourisme autochtone. Le contrat précise le programme qu’offre l’association sur place pendant l’été, à savoir un camp de découverte de la culture métisse, dont les heures correspondent aux heures d’ouverture du lieu historique national.

Nous avons conclu d’autres protocoles d’entente avec diverses organisations autochtones, y compris le Centre d’accueil autochtone des Rocheuses et la société Kis Sai Wah Toe Tat Towin. Avec le Centre d’accueil autochtone, actuellement, nous publions chaque mois un bulletin dans les médias sociaux sur les mots et le vocabulaire autochtones. Avec la société, le protocole d’entente porte moins sur l’expérience des visiteurs et les promotions, et davantage sur des pavillons de ressourcement, les enseignements traditionnels du tipi et la réconciliation avec des collectivités autochtones de la région et de plus loin, jusqu’aux États-Unis.

02. Pouvez-vous nous dire ce que votre site fait en matière de réconciliation? Est-ce que votre relation avec les collectivités autochtones dans votre région en a été changée?

Du fait de notre désignation de lieu historique national commémorant le commerce de la fourrure dans l’Ouest, nous avons un lien thématique naturel à l’histoire et aux récits autochtones et métis. En outre, le site se trouve dans une région du centre de l’Alberta où il y a une importante population autochtone.

Nous travaillons avec les collectivités autochtones depuis des années, de sorte que nous en sommes venus à mieux comprendre leurs intérêts et leurs aspirations. En bonne partie, il s’agit simplement d’écouter, d’être ouverts aux suggestions et de veiller à ce que le site soit un lieu sûr et accueillant où les Autochtones peuvent se réunir. Depuis la mise sur pied de la Commission de vérité et de réconciliation, nous nous sommes attachés non seulement à prévoir des activités en rapport avec l’expérience du visiteur, mais nous avons aussi consacré davantage de ressources (temps du personnel et accès au site, surtout) pour faciliter des activités en coulisses, après les heures et hors saison qui sont animées par les collectivités autochtones et destinées d’abord aux collectivités autochtones. En parallèle, le site a connu un grand succès auprès des conseils et districts scolaires de la région à la recherche de programmes de formation des enseignants qui les aideraient à se renseigner sur la réconciliation. Nous avons facilité de nombreuses séances de formation de fin de semaine où des aînés locaux et des gardiens du savoir travaillent avec le personnel de Parcs Canada pour offrir un programme de perfectionnement professionnel aux enseignants.

03. Quel conseil donneriez-vous aux responsables d’autres lieux historiques au sujet de la création de partenariats communautaires fructueux?

Assurez-vous que le partenariat profite aux deux parties. Pour le lieu historique Rocky Mountain House, nous avons partagé une part des recettes de nos frais d’entrée au site avec la Confluence Heritage Society (CHS), qui est le groupe des « Amis » du site. Plus encore, nous avons offert des possibilités de formation réciproque pour son conseil d’administration, son personnel et ses étudiants employés d’été, avec le personnel et les étudiants de Parcs Canada. Nous avons aussi établi un permis d’occupation qui permet à la CHS d’accéder au site et d’y organiser des activités dans l’intersaison, quand nous sommes fermés. La CHS est un lien vital à la collectivité, et une précieuse source de bénévoles pour les grands événements organisés au lieu, comme la Fête du Canada. Il importe de reconnaître que la vitalité de nos partenaires est directement liée à notre vitalité opérationnelle.

04. Y a-t-il un autre programme qui est efficace pour attirer des visiteurs? Pourquoi croyez-vous qu’il est efficace? Que vous a-t-il appris?

Depuis quelques années, nous aménageons un terrain de camping au lieu historique national. En 2017, nous avons complété l’aménagement en construisant un bloc toilettes/douches et nous avons inscrit le terrain dans le système national de réservation de Parcs Canada.

Le terrain de camping a été formidable pour le site. Maintenant, les visiteurs peuvent passer la nuit, et combiner une expérience de tourisme culturel avec du camping. Désormais, nos visiteurs ne sont plus seulement des gens de la région faisant une excursion d’un jour; il en vient de beaucoup plus loin. Les campeurs sont enchantés de découvrir les récits du commerce de la fourrure, les restes archéologiques des forts et nos excellents programmes offerts en partenariat. Le lieu historique national est à environ deux heures et demie d’Edmonton ou de Calgary, donc c’était loin pour un aller-retour le même jour. Nous avions des visiteurs qui le faisaient lors de nos journées spéciales, comme la Fête du Canada, mais maintenant qu’il y a le terrain de camping, nous voyons beaucoup de nouveaux visiteurs entre juin et la mi-octobre.

Vous pourriez également être intéressé par