L’équipe du musée et centre culturel de Fort Frances a fait de l’engagement communautaire inclusif sa priorité. C’est dans cette optique qu’elle a élaboré une programmation simple mais distinctive et créé du nouveau contenu captivant dans les médias sociaux.
Étude de cas
Depuis son inauguration en 1978, le musée et centre culturel de Fort Frances a pour mission de recueillir, préserver, documenter, exposer et interpréter des artefacts qui racontent l’histoire de la population et de la nature de Fort Frances et du district de Rainy River.
Fort Frances est une petite localité isolée. La grande ville la plus proche est à quatre heures de route. Le musée dispose d’un seul employé à temps plein. Du personnel temporaire est engagé au gré des subventions disponibles. Il a parfois été difficile de trouver du financement.
Ce sont surtout les membres de la communauté de Fort Frances et des environs qui soutiennent et utilisent le musée et ses services. Entretenir l’intérêt de la communauté est vital.
Le musée et centre culturel de Fort Frances a choisi d’offrir une programmation créative et inclusive et de s’assurer une présence dans les médias sociaux pour aider à faire du lieu un carrefour culturel pour la communauté.
Il offre des programmes pour les enfants, comme des ateliers d’art dramatique visant à créer un contexte sécuritaire et culturellement diversifié où explorer les enjeux et les relations – en particulier entre les races (ou entre hommes et femmes) – grâce aux techniques théâtrales et à la création de récits. Il organise aussi chaque semaine des journées d’activités thématiques au nouveau Rainy Lake Square de la ville, comme « l’école des espions » ou « l’atelier des inventeurs ».
Mais l’engagement ne se limite pas aux programmes pour enfants. Par exemple, le musée organise diverses activités pour adultes, comme des ventes de pain frit et, les mois d’été, une journée « thé et scone » à 5 $.
Les nouveaux programmes sont conçus pour intéresser les membres de la communauté qui restaient peut-être à l’écart précédemment. Par exemple, il y a eu une exposition spéciale « Pride Timeline », en montre dans un café du centre-ville, racontant des récits de la communauté LGBTQ2 locale et d’ailleurs. Il y a aussi eu un défilé de mode traditionnel ojibwé.
Défilé de mode traditionnel ojibwé
Le personnel du musée a eu la clairvoyance de demander une subvention pour pouvoir engager un coordonnateur de l’engagement communautaire. En mars 2018, Laura Gosse, récente diplômée du programme d’archéologie de l’Université de Lethbridge, s’est jointe à l’équipe. Elle a immédiatement perçu le potentiel des médias sociaux pour les relations avec la communauté des environs, et elle s’est attachée à en tirer parti.
Pour créer du contenu captivant, elle a aidé à organiser des journées thématiques dans les médias sociaux. Par exemple, il y a eu « History Mystery Tuesday » : une photo ancienne était publiée dans les médias sociaux, et le public était invité à identifier les personnes y apparaissant. Il y a aussi eu « Fact Friday », quand étaient publiés des faits intéressants sur la communauté et les expositions présentées au musée.
La réaction a été formidable. En moins de cinq mois, la page Facebook a récolté 300 « J’aime ».
En juillet 2018, une lettre a été publiée dans le journal Fort Frances Times, félicitant l’équipe du musée pour son travail dans les médias sociaux et en matière d’engagement communautaire. Elle confirmait que l’équipe du musée avance dans le bon sens pour rendre ses ressources et ses programmes plus inclusifs, informatifs et mobilisateurs.
Lettre publiée dans le journal Fort Frances Times
Le musée et centre culturel de Fort Frances a l’intention de former des partenariats avec d’autres lieux du patrimoine de la région pour créer une nouvelle série d’ateliers consacrés aux arts autochtones, qui seront présentés en divers endroits dans le district de Rainy River.
Le personnel espère que les ateliers itinérants apporteront des occasions de créer entre les membres de la communauté des liens qui ne se feraient peut-être pas autrement.
« Je veux essayer de favoriser l’inclusivité et d’amener les gens à se déplacer dans un rayon d’une heure autour du district de Rainy River, dit Laura. Je voudrais voir des personnes qui se rencontrent et qui discutent entre elles. L’art est un magnifique moyen d’y arriver. Quand vous apprenez à connaître une personne dans le cadre d’une activité artistique, vous êtes plus disposé à communiquer avec elle et discuter d’autres sujets. »