De grands progrès ont été réalisés pour faire du premier bureau de poste de Toronto, situé au centre-ville, un carrefour communautaire autour de son musée. La boutique de cadeaux a été réaménagée, et on organise des expos-ventes et des ateliers.
Étude de cas
L’immeuble a changé plusieurs fois de propriétaire, d’utilisation et de forme depuis son inauguration en 1833. Il était à l’origine le premier bureau de poste à desservir la ville de Toronto.
Extérieur du bureau de poste
Au fil du temps, il s’était détérioré faute de soins. À l’aube des années 1970, ses fenêtres étaient barricadées. Sa vocation première était presque complètement oubliée.
Puis, tout le pâté urbain dont il faisait partie a été mis en vente. Heureusement, il a été acheté par un promoteur immobilier privé dont l’épouse a découvert la vocation originale de l’immeuble en menant des recherches sur l’ensemble de l’îlot. Cette révélation a incité un groupe de citoyens à former la Société d’histoire de la ville de York. Le promoteur a souscrit à l’idée du groupe de créer un musée dans l’immeuble, et c’est ainsi qu’est né le projet du « premier bureau de poste de Toronto ». Au début des années 1980, ce monument local est déclaré lieu historique national, et un bureau de poste moderne y est ouvert.
Le premier bureau de poste de Toronto n’est pas seulement un musée postal. Il illustre aussi ce qu’étaient les premiers jours de la ville. Voilà qui est une grande responsabilité pour un modeste lieu historique.
Par ailleurs, face à une multitude de musées municipaux, le premier bureau de poste de Toronto est géré de façon indépendante. Son équipe doit donc travailler fort et faire preuve d’ingéniosité pour réunir des fonds. « Le défi que nous avions à relever et la possibilité que nous avions à saisir était de faire savoir que nous sommes là, et que nous sommes le musée local de la communauté », dit Kat Akerfeldt, directrice générale de l’établissement.
Le personnel du premier bureau de poste de Toronto affirme qu’à défaut de disposer d’une grande équipe de marketing, il mise sur une méthode souple et agile. Il peut créer de nouveaux programmes et lancer des initiatives au moment voulu. « Nous avons la capacité d’essayer des choses… Si elles réussissent, nous continuons; sinon, nous pouvons changer, dit Mme Akerfeldt. Nous pouvons jongler avec des idées. »
Il y a quelques années, l’équipe a décidé de renouveler la boutique de cadeaux. Celle-ci produisait auparavant des revenus stables, mais les bénéfices avaient plafonné, et il fallait des changements. Le commerce portait surtout sur des livres, et le personnel savait qu’il fallait diversifier. Ne sachant trop dans quelle direction s’orienter, il a organisé une exposition où des petites entreprises et des fabricants locaux étaient invités à monter des tables. Au lieu d’imposer des frais pour chaque table, il a demandé à chaque exposant de céder un peu de marchandises qui seraient par la suite mises en rayon dans la boutique. L’exposition a été fructueuse, et l’équipe a commencé à tenir en inventaire des biens liés aux services postaux provenant de fabricants locaux.
Foire du papier
En plus de renouveler la boutique de cadeaux, les fournisseurs ont commencé à attirer leurs propres publics au musée, lesquels ont à leur tour commencé à y amener leurs amis. La notoriété progressait, aussi bien que la diversité du public du bureau de poste. Les expos-ventes ont mené à l’organisation d’ateliers où des fabricants donnaient des cours au public.
Aujourd’hui, le bureau de poste tient encore des expos-ventes chaque année, et les ateliers sont devenus une de ses grandes priorités. « Ils ont réellement transformé notre public, dit Mme Akerfeldt. Il y en a qui viennent ici simplement pour faire du magasinage! Et ce nouveau public est plus jeune. »
Le musée a même pu recruter un nouveau membre du conseil d’administration grâce à ce nouveau public. Cet administrateur était le plus jeune qu’il ait jamais eu, et il apporte des idées fraîches et de nouvelles méthodes.
Vendeurs à la foire du papier
Une petite organisation peut être souple et agile. Vous pouvez essayer des nouveautés, et tirer des enseignements de vos expériences.
On ne sait jamais ce qui sera efficace. Ne jamais rejeter une idée au simple motif qu’elle n’a jamais été tentée.
Il s’agit d’élaborer une programmation qui s’agence bien avec l’historique et la mission du lieu. De nouveaux programmes et événements authentiques enrichissent l’expérience vécue par le visiteur.