Étude de cas
Ville de Calgary (Alb.)
District régional de Fraser-Fort George (C.-B.)
L’Héritage canadien du Québec (Qc)
Les propriétaires de nombreux lieux historiques sont le plus souvent (mais pas toujours) des gouvernements de tous les paliers confrontés à plusieurs défis importants. Leur portefeuille de sites comprend probablement tout un éventail de variantes, telles que la taille et l’emplacement du site, les raisons ayant entraîné la création d’un partenariat, ainsi que la valeur que le propriétaire et la communauté accordent au site.
Les sites qui font partie de portefeuilles gouvernementaux plus importants peuvent être soumis à des considérations budgétaires ou politiques changeantes, présenter un roulement élevé de personnel et devoir se conformer à des procédures strictes qui empêchent toute flexibilité. Lorsque les représentants du propriétaire sont physiquement éloignés des sites qui font partie de leurs portefeuilles, cela nuit à leur capacité de comprendre les réalités locales.
Les propriétaires de nombreux lieux historiques doivent gérer simultanément des relations entre de nombreux partenaires qui possèdent chacun leur propre dynamique. Les organisations partenaires ont souvent des capacités, des compétences et des mandats différents qui nécessitent une attention individuelle.
La Ville de Calgary a adopté une approche unique de gestion des 30 édifices historiques qui lui appartiennent, dont elle exploite certains en tant que lieux historiques, alors que d’autres sont loués à des commerçants et à des entreprises à but non lucratif. Son programme d’édifices patrimoniaux est unique au Canada, offrant un point de communication central entre le propriétaire et les exploitants et les locataires de ses édifices historiques. Le programme profite du fait qu’un membre du personnel responsable qui possède une expertise dans le domaine de la conservation du patrimoine dirige le programme et facilite continuellement les évaluations proactives des besoins du site. Cette approche précise permet de gérer les ressources de manière efficace.
Le District régional de Fraser-Fort George, en Colombie-Britannique, a créé un plan culturel quinquennal qui définit ses engagements et ses responsabilités et consiste à soutenir les organisations dans sa région, incluant celles qui exploitent les sites qui lui appartiennent. Il réunit ainsi les exploitants de ses sites culturels au sein d’un comité culturel mixte qui encadre la mise en œuvre, l’ajustement et le suivi des répercussions du plan. Des représentants des partenaires exploitants, comme le directeur administratif du site Huble Homestead, se voient ainsi offrir la possibilité d’établir des réseaux avec d’autres sites dans la région et de communiquer directement avec le personnel de la région. En plus de fournir le budget de fonctionnement, la région offre un financement distinct destiné à la formation et au perfectionnement professionnel des employés de l’exploitant afin de renforcer les capacités des organismes à but non lucratif qui exploitent leurs sites.
Dans le cas de l’association L’Héritage canadien du Québec, un organisme de bienfaisance qui possède 13 lieux historiques dans la province (incluant 33 édifices et sites naturels), les partenariats occupent une place essentielle dans le cadre de ses activités d’intendance. Le propriétaire reconnaît la nature cyclique de la capacité de nombreuses organisations locales et le fait que la nature de l’entente de partenariat peut aider à en atténuer les effets. Des ententes pour chaque site sont adaptées de manière à attribuer les rôles et les responsabilités qui favorisent le plus la réussite des partenaires en fonction de leur capacité à gérer le site et les activités, de leur capacité d’accéder à des financements provenant d’autres sources et de gérer d’autres partenaires et intervenants.
Un point de contact centralisé à l’intention des exploitants, des locataires, des intervenants des nombreux services au sein des municipalités ou chez les propriétaires plus importants profite à tous les partenaires en assurant l’efficacité et l’uniformité des communications.
Les lieux historiques appartenant à un même propriétaire ne peuvent pas être tous traités de la même façon, la nature individuelle du site et le mandat des partenaires doivent être respectés.
Les propriétaires doivent comprendre et accepter que le mandat de défense de certains partenaires peut donner lieu à certains commentaires, à des discussions et même à la critique de leur gestion des lieux historiques.
L’affectation de ressources appropriées pour remplir ses obligations dans le cadre des ententes prouve toute l’importance que le propriétaire accorde à la valeur ajoutée que les partenariats apportent aux sites.
Des ententes conçues sur mesure permettent aux partenaires de mieux accomplir leur mission et d’accroître l’accès du site à des financements provenant d’autres sources, tout en attirant une plus grande participation de la communauté de la part de nouveaux publics.